Flash-info: l'UT recule en Amérique du Sud!

EDIT ADMIN: Suite des aventures de Assaut Orbital de l'El Dorado.
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Cette annonce faisait le tour des principales chaînes de télévision dans le monde, et surtout en Amérique. De nombreux reportages se succédaient depuis la veille au soir pour analyser cet évènement. Sur un plateau TV de renom, une journaliste se préparait à lancer son émission consacrée exclusivement à cet évènement. Elle avait une invité de marque que tout le monde attendait: Mme Joli en personne. La caméra se tourna subitement sur la présentatrice, on lui fit signe que la diffusion en direct commençait.

- Bonjour, vous êtes bien sur News-America, il est 9h30.

Une succession rapide des derniers faits d'actualité coupa le direct quelques instants, la journaliste fit un signe à la présidente du conseil américain pour la tenir prête à intervenir.

- Nous l'avons appris hier soir, la république stellaire a de nouveau frappée et nos forces militaires ont reculé, malgré une lutte remarquable. Pour rappel des faits, une grande bataille a eu lieu à la forteresse réputée imprenable de l'El Dorado. Grâce à l'intervention du navire amiral de l'Union Américaine, le Limitless, les forces alliées de la Terre ont repoussé l'ennemi. Toutefois par une négligence stratégique du général Delawer, nous n'avons rien pour faire contre la remontée au même moment des forces stellaires au Nord du Brésil. Mme. Joli, bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes en exclusivité sur News-America, les américains attendent des explications: que s'est-il passé pour que nous en arrivions là?
- Ecoutez, c'est une succession d'évènements qui s'est passé, et je pense raisonnable d'en faire le bilan avant de tirer toute conclusion hâtive comme vous venez de le faire en accusant le général Delawer, dont ses hommes se sont battus vaillamment pour la liberté et la sécurité de nos concitoyens.
- Et quel bilan tirez-vous dans ce cas?
- J'y venais. Tout d'abord, nous avons été dupé. Oui dupé car la république stellaire n'a pas respecté le cessez-le-feu que mes conseillers et moi-même avions réussi à obtenir après plusieurs semaines de dialogues diplomatique.
- Vos adversaires politiques, notamment le secrétaire d'Etat à la défense étasunien, James Bush, vous accuse ouvertement d'avoir fait preuve de naïveté dans ce dialogue, que la république stellaire a profité depuis le début de votre, je cite, "faiblesse politique et incapacité à gérer une guerre". Que lui répondez-vous?
- Je ne lui réponds rien, vous savez tout comme moi ce qu'il pense de mes actions depuis ma prise de fonction et des actions de l'Union Terrienne en général.
- Pourtant, selon un dernier sondage, la population américaine désapprouve vos décisions avec le conseil de l'UA concernant la tournure de la guerre; sondage publié quelques jours avant les combats d'hier pendant l'application de la trêve.
- Nous sommes en guerre. Il est tout à fait normal qu'il existe des tensions à l'intérieur des populations américaines, l'ennemi frappe à notre porte, et la défonce à coups de pied même! Hier, il s'est passé de grandes batailles, historique dans notre histoire. Je suis venu sur votre plateau pour expliquer ce qu'il s'est passé aux américains, pas pour leur donner de faux espoirs.

La journaliste semblait à moitié satisfaite de la réponse, elle tria quelques feuilles et l'invita à poursuivre sur les batailles d'hier. Minerva se redressa sur son siège en croisant les doigts sur le bureau, puis fixa la caméra de manière neutre.

- Comme je vous le disais, nos conseillers et moi-même avions obtenu un cessez-le-feu qui n'a pas été respecté par la république stellaire. Ils nous ont alors lâchement attaqué notre forteresse la plus puissante: El Dorado. Si nous perdions cette forteresse, nous perdions aussi le contrôle de la pointe extrême de l'Amérique du Sud. Le général Delawer a fait ce qu'il fallait en mobilisant en un temps record nos forces, dans une situation exceptionnelle de leur mise à quai, pour réussir à contenir et repousser notre ennemi!
- Et il n'y est pas allé de main morte puisque...
- Laissez-moi finir, s'il vous plait.
- Puisque l'arme nucléaire a été utilisé, ce qui bafoue le traité anti-nucléaire militaire de 116 ACS.

Minerva se tue et fixa la journaliste sévèrement, la présidente se doutait de quelque chose. Elle n'irait pas jusqu'à l'accuser d'avoir été corrompu par un adversaire politique, mais c'était tout comme. Elle savait cependant à quoi s'en tenir en venant ici, surtout avec ce qu'il s'était passé.

- Puisque vous semblez si pressé d'en parler, parlons-en. Oui, nos forces ont usé d'une frappe nucléaire pour anéantir nos ennemis, je pourrais me voiler la face en vous communiquant les détails du traité sur l'usage du nucléaire en cas de force majeur, mais je ne le ferais pas.

La journaliste ne réagit pas, cette phrase de minerva était un test. Ses soupçons étaient bien fondée...

- La frappe a donc été effectuée en cas d'extrême urgence, et dans une zone non habitée où se trouvait des forces ennemis. De plus, c'était une frappe tactique avec une puissance de feu nettement inférieure à une frappe stratégique comme nous le connaissons, qui aurait rasé une ville comme Houston.
- Vous ne craignez pas justement une réplique de la république stellaire sur nos villes?
- Je ne pense pas. Si leur but était de nous détruire, ils n'auraient pas pris la peine de nous envahir comme ils le font aujourd'hui. Quoiqu'il en soit, nous sommes protégés contre une attaque de missile à longue portée depuis l'époque où nos politiques spéculaient pour une guerre contre l'AAP.

Son interlocuteur se contenta de l'écouter sagement, elle n'avait donc rien à ajouter et n'essayait même pas de la soutenir. Minerva laissa peser un silence pour la mettre mal à l'aise puis reprit juste au moment où la journaliste voulut prendre la parole.

- Cependant, cet acte de bravoure n'a pas suffit, nos militaires ont réussi à sauvegarder El Dorado, mais nous avons reculé au Brésil. L'ennemi nous a fait croire à une attaque d'envergure sur notre principale forteresse pour en réalité s'en prendre à la base dans laquelle nous avons investit à la frontière péruvienne.
- Que répondez-vous alors à nos concitoyens pour cette perte qui a mobilisé une importante somme du contribuable, estimé à des milliards de dollars, pour finalement partir en fumer avec le sabotage de la base?
- Je leur réponds simplement que cet argent, nous l'investissons pour la survie de l'Amérique, et que ce n'est pas en le gardant bien au chaud dans les caisses publics que nous allons nous en sortir! D'ailleurs, vous oubliez de dire que nous investissons aussi beaucoup pour aider socialement les populations sinistrées par cette guerre, qui la fuient et qui n'ont nulle part où aller à part chez leurs frères américains, mais ça vous vous gardez bien de le dire, madame, alors que certains ne pensent qu'à renforcer au maximum l'armada militaire et se fichent pas mal de ce que peut devenir la population!

Cette pique direct avait fait son effet, la journaliste parut désemparée et chercha quelque chose dans ses feuilles pour relancer le débat. Minerva souriait intérieurement, bien qu'elle ne laissait rien transparaître à part de la fermeté sur son visage pour marquer la conviction qu'elle tenait dans ses propos.

- Bien. Madame la présidente, c'était tout de même risqué pour nos forces armées de vouloir saboter cette base. Il est vrai que nos reporteurs ont relevé que lorsque les forces terriennes arrivèrent sur place, la république stellaire avait déjà pris le dessus par l'effet de surprise, et qu'en contenant les forces situées à la base frontalière, leurs troupes au sol purent s'emparer d'une partie du territoire brésilien menant à la base.
- En effet, mais nos forces se sont vaillamment battus et ont tenus la frontière au Sud et l'Amazone au Nord. Saboter la base était la dernière solution possible, en plus de devoir évacuer un maximum de soldats pris au piège. Elle n'a pu être totalement détruite mais sachez une chose: les forces stellaires auront beaucoup de mal à réparer les dégâts et d'ici-là nous aurons repris un avantage tactique sur eux.

On fit signe à la journaliste que le temps tournait, elle remercia la présidente du conseil pour sa participation et lança une page de publicité avant que le direct ne se termine. Minerva était plutôt satisfait, le message qu'elle voulait transmettre aux américains était passé, il ne restait plus qu'à voir comment la situation allait évoluer. En attendant, du remue-ménage allait se faire sentir en coulisse.