Opération Baisers Torrides

EDIT ADMIN: Suite des aventures de Il faut sauver le Sergent Eastwood ! (Ah bon?)
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A la station Alpha, depuis déjà deux mois une mission de très haute importance mais aux risques très élevés était en préparation. A l'abri dans le secteur des projets classés secrets défense par l'Union Terrienne - et donc accessible qu'à une infime partie du personnel militaire sur autorisation - un classe Sunrise et son équipage était en préparation pour une mission dont même les techniciens eux-même oeuvrant sur l'édifice ignorait la finalité. Les seules instructions qui avaient filtré étaient que le bouclier énergétique avait été renforcé au détriment de l'armement laser, la coque avait reçu de nombreux renforcements l'ayant alourdit jusqu'à 10% sa masse originelle par endroit. Le plus étrange était à noter que les pièces de blindages ajoutés étaient de type ablatif, mais personne ne savait réellement à quoi cela pourrait bien servir vu qu'il y avait déjà un bouclier énergétique largement plus performant que la normale.

En dehors du blindage, les performances des réacteurs avaient été légèrement revu de manière à consommer moins dans la durée tout en assurant une vitesse de croisière plus élevée. Cette performance technique n'avait été possible qu'avec la collaboration de techniciens très performants de l'AAP travaillant en dehors-même du projet sans même savoir à quel dessin allaient servir leurs plans. Cet outillage nécessitait un équipage très compétent et peut-être plus fournis mais il n'en était guère ainsi: le personnel de bord avait été divisé de moitié, sacrifiant surtout les postes de gardes ou auxiliaires à la vie des soldats, seuls les postes clefs de sécurité et de contrôle du vaisseau restaient tel quel.

Toutes ces modifications paraissaient confuses pour un observateur non averti, mais pour ceux qui savaient, à savoir l'amiral Tovaritch et ses plus proches collaborateurs, cela répondait à une attente bien spécifique. Assis dans son bureau à vérifier les derniers détails du dossier en relisant les tout récents rapports, le premier nommé attendait beaucoup de cette mission tout en y croyant pas vraiment lui-même. Il avait en main les dossiers du personnel, entraîné spécialement dans des conditions rudes pour répondre aux contraintes qu'exercerait leur voyage. En effet depuis leur convocation les hommes d'équipage sélectionnés sur le volet avaient été isolés et soumis à de nombreux exercices physiques et psychologiques; au début l'adaptation avait été difficile mais aujourd'hui les bilans médicaux étaient positifs.

L'amiral examinait le dossier du capitaine, le capitaine Richardson, un brillant officier autrefois en poste de sous-officier en passerelle d'un navire ayant connu un tragique destin. Il était un militaire de confiance pour les forces armées de la station Alpha et avait participé à la victoire terrienne à El Dorado il y a trois mois. Autrefois aux commandes d'un vaisseau prototype aujourd'hui réquisitionné, celui-ci pouvait compter sur nombre de ses hommes de l'époque pour l'aider à sa mission, comme les Lieutenant Tosh ou encore Migevski, cette dernière ayant été affectée autrefois au commandement de la 7e escadrille. Pour répondre aux restrictions du personnel, ses prérogatives avaient augmenté à la gestion du hangar dans son complet; celui-ci ne contenait plus d'ailleurs que trois Mobile Suit de garde, des Virtues renforcés de la même manière que le Sunrise avec l'apposition d'un bouclier énergétique et de renforcement ablatifs au détriment de l'armement laser. Les trois précédemment nommés furent désignés comme pilotes officiels, avec Migevski comme seule pilote de métier.

Refermant le dossier, l'amiral ne pouvait constater que tout était en ordre, il envoya dès lors son ordre de mission autorisant l'opération Baisers Torrides à démarrer avec le décollage du Sunrise.

Voila deux mois, deux mois au cours desquels Natacha avait dû suivre l'un des entraînements les plus rudes de sa carrière. La mission qu'on lui avait confié, elle n'en connaissait pas les détails. La seule chose qu'elle avait eu droit de savoir c'est qu'elle allait être envoyé avec son vaisseau dans l'espace, quelque part... En repensant à sa convocation qui avait fait suite à un débriefing auprès des généraux de la station Alpha concernant notamment l'apparition soudaine d'un appareil non identifié, elle avait l'impression qu'on lui avait guère laisser le choix, alors que tout le reste de l'équipage, pour majorité issue de l'Igami, avait été engagé sur le volontariat après proposition de l'Etat Major.

Le plus dure durant ces deux mois furent pour elle d'avoir dû se couper de l'extérieur, ce n'est que très récemment qu'elle a pu envoyer une lettre à sa famille. En effet, l'ordre était enfin tombé: ils allaient décoller pour accomplir l'opération Baisers Torrides.

Dans le hangar, Natacha avait découvert ses Mobiles Suits: trois virtues, rien que ça. Des MS des forces spéciales pour une mission très spéciale, s'amusa-t-elle. Placé à la tête du hangar dans son ensemble à défaut d'une escadrille, elle devait désormais en parti faire le boulot de certains sous-officiers aujourd'hui absent pour raison économique; à croire qu'ils n'allaient jamais revenir.

Après une dernière inspection générale et la réception des rapports de ses subalternes, la russe usa d'un poste de communication sur place pour contacter la passerelle:

- Passerelle ici Migevski. Tout est en ordre dans le hangar. A vous.
- Ici Passerelle, bien reçu Lieutenant. Vous pouvez aller vous préparer au décollage, terminé.

Aussitôt l'autorisation obtenue, Natacha fit évacuer le hangar, tout le monde vint se réunir vers les salles aménagés avec sièges pour encaisser les secousses du décollage.

Michael, de son coté, se trouvait dans la passerelle où il effectuait des contrôles pré-décollage. Pour ses subordonnés, il était assez troublant de voir leur capitaine penché sur un poste de travail au milieu d’entre eux, cependant la réduction drastique du nombre de membre d’équipage obligeait les officiers à des travaux généralement réservés aux sous-officiers ou même à de simple soldats. Le lieutenant Tosh était d’ailleurs en ce moment même en train d’aider au contrôle des armes ayant survécu à la modification du classe-Sunrise. Pas que ces armes ait de grandes chances de leur servir, mais il vaut toujours mieux être prudent.

Une fois son travail fini, le capitaine s’accorda quelques instants pour regarder l’extérieur du vaisseau par les lourdes fenêtres de la passerelle. Il se souvint par la même occasion que ces fenêtres elles aussi avaient été remplacées par un modèle plus résistant à la chaleur et complétées par de très lourd volets en acier.

Comme Michael pu le constater une fois encore, la frégate avait vraiment une drôle d’allure avec ces couches de blindage en plus.

*On croirait presque voir une version plus petite d’un classe-Honor, c’est dire*

Sauf que ni les classes Honor, ni aucun autre croiseur au monde ne possédait un bouclier énergétique aussi puissant comparé à sa taille, exception faite du Limitless.

Les pensées du capitaine furent alors ramenées à la réalité par l’un de ses opérateurs

« Capitaine, nous avons reçu l’autorisation de décoller »

A la surprise de l’opérateur, Michael pris alors place sur l’un des postes normalement réservée à un opérateur, mais qui serait autrement restée inoccupée, le poste en question ayant été jugé inutile au moment de refaire l’organisation des postes dans le vaisseau.

A peine avait-il enfilé son casque audio avec micro qu’il entendait d’ailleurs le lieutenant Migveski signaler que tout était prêt au hangar. Par réflexe, il répondit comme il l’aurait fait au temps où il était encore simple opérateur. Par chance, la russe ne sembla pas reconnaitre la voix de son capitaine, et les autres opérateurs eurent la bonne idée de ne pas sourire en face du capitaine. Celui-ci se surprit à espérer que le regard incendiaire qu’il leur lança suffirait à empêcher cette histoire de circuler.

*Il est sérieusement temps que je me reprenne, surtout vu la mission qui s’annonce*

2 minutes plus tard, tous les postes avaient confirmé de la même façon que tout était au vert, et Michael avait appris que Tosh avait rejoint son poste provisoire à l’armurerie. Vu le caractère inhabituel de la mission, Richardson avait en effet préféré poster son plus fidèle subordonné à ce poste particulièrement important, tout en espérant que cette précaution ne servirait à rien.

-« Décrochez les verrous d’amarrage, propulseurs à 10%, en avant vitesse lente »

5 minutes plus tard, la manœuvre de décollage terminée et le vaisseau lancé sur une trajectoire orbitale sous la couverture discrète de plusieurs vaisseaux de l’UT, Michael sorti un petit communicateur de sa poche et s’en servit pour envoyer un message aux 2 lieutenants du vaisseau, à savoir son second Gabriel Tosh et le lieutenant Migveski, leur demandant de le retrouver dans sa cabine dans 10 minutes.

10 minutes plus tard, les 3 officiers étaient dans la cabine du capitaine et les 2 lieutenants lisaient l’ordre de mission du vaisseau. Si on ne pouvait guère deviner plus qu’un semblant d’exaspération et de fatalisme sur le visage de Tosh, Natacha semblait en revanche totalement blasée et ne cherchait guère à le cacher. D’un autre coté il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, Michael aussi avait été désappointé quand il avait pris connaissance de ses ordres de mission seulement quelques heures plus tôt. D’un autre coté, ça avait le mérite d’expliquer le renforcement de la structure du vaisseau.

Michael tapa alors bruyamment ses mains sur son bureau, attirant ainsi l’attention des 2 lieutenants.

-« La manœuvre de désorbitation aura lieu d’ici une petite heure, il sera donc difficile, voir impossible de cacher notre destination aux membres d’équipage. Cependant ce que nous comptons faire une fois arrivé sur la planète Venus doit rester secret. L’explication donnée aux membres d’équipage parlera d’un très lourd module scientifique, que seul un vaisseau est à même de transporter sur place. »

Michael eu un sourire ironique

-« La plupart des volontaires ont accepté cette mission dans l’espoir de s’éloigner durant quelques temps des zones de combat, ou dans l’espoir de participer à quelque chose de particulièrement inhabituel, ils ne devraient donc pas trop se poser de questions tant que nous nous montrons convainquant et qu’aucun problème majeur ne survient. Notez à ce propos à quel point l’augmentation du travail à faire nous aide, ça leur donne trop de travail pour réfléchir. Quand aux personnes qui n’étaient pas volontaires… J’ose espérer qu’aucun de nous 3 ne causera de problèmes supplémentaires.»

Si Natacha croyait être la seule à ne pas avoir eu vraiment le choix d’accepter ou non cette mission, elle cachait plutôt bien sa surprise. Michael espéra que cet aveu aurait un effet positif sur ses relations avec les 2 autres officiers, même s’il n’était que modérément optimiste à ce niveau là

Après décollage, Natacha avait répondu présent à la convocation du capitaine et, comme elle s'y attendait, elle avait eu droit aux détails de la mission. En prenant connaissance de leur objectif réel, tout semblait devenir beaucoup plus clair, mais le mystère s'épaississait sur le fait qu'on l'ait choisi pour cette mission à hauts risques. Il était clair que les chances de réussites étaient affreusement mince mais la mission n'en était que plus importante.

Richardson insista longuement sur le fait de garder secret les réels objectifs de la mission, Natacha était moyennement d'accord. Arrivé sur Vénus, il faudrait bien leur dire la vérité; poser un module scientifique n'est pas très crédible. Toutefois il marquait un point sur le fait que la plupart était là pour s'éloigner de la guerre et que le travail à fournir à bord serait tel qu'ils ne se poseraient pas forcément des questions sur la mission.

La dernière remarque de Richardson la surprit un peu, ainsi lui aussi avait été contraint de s'engager dans cette mission? A dire vrai elle n'avait jamais osé lui parler de ce qui était arrivé à leur retour d'El Dorado, d'abord par manque de temps mais aussi parce qu'elle était méfiante de cet homme. Cependant l'entrainement subit à devoir s'isoler avec l'équipage l'avait un peu changer sur sa manière de voir le capitaine, il était plutôt quelqu'un de responsable et honnête.

- Honnêtement, Capitaine, j'ai beau avoir été préparé deux mois avec vous tous pour cette mission, j'ai un affreux malaise. Si même la GRS n'a pas réussi à supporter les conditions climatiques de Vénus, alors pourquoi nous y arriverions? Ca m'a tout l'air d'une mission-suicide. Vous pensez pas qu'on cherche à nous écarter?

Elle en avait peut-être déjà trop dit, mais il valait mieux que ça sorte maintenant que plus tard. Le suivi psychologique faisait effet, ils leur avaient été préconisé de ne pas se renfermer et d'évoquer tout doute. Sans même se rendre compte Natacha appliquait cette consigne.

*Alors comme ça Migveski aussi est capable d’additionner 2 et 2 ? Peut-on seulement considérer cela comme une bonne nouvelle ?*

Michael lui aussi avait réfléchi à la possibilité que cette mission ne soit qu’une mise à l’écart, et la trouvait plus probable à chaque fois qu’il y pensait. Natacha avait été honnête avec lui, il pouvait bien l’être avec elle.

-« Il semble possible que cette mission soit une façon comme une autre de nous mettre à l’écart, cependant ça parait un peu tordu de monter tout ça juste pour nous tuer. Non je crois en nos chances de succès, même si elles vont dépendre fortement de ce qu’on trouvera là-bas. Et je suppose que notre vaisseau de guerre sur-blindé arrivera à tenir le coup au moins le temps de la mission »

Cette dernière phrase avait été prononcée sur un ton plus dubitatif, signe que Michael lui-même n’était pas pleinement convaincu par ce qu’il disait

Puis, reprenant un ton plus sec

-« Bien, si vous n’avez plus de question, nous allons passer au briefing. Faites votre possible pour paraître convaincu »


Une heure plus tard, passerelle du classe Sunrise

Le briefing s’était, au final, très bien passé. Sans minimiser la dangerosité de la mission, Michael avait su se montrer assez rassurant et sûr de son fait pour que l’équipage sorte calme et concentré du briefing. Tant que tout se passerait bien, cet état d’esprit devrait se maintenir.

Le premier moment d’importance de ce voyage, à savoir la manœuvre de désorbitation, allait avoir lieu d’un instant à l’autre. Dans l’absolu, il ne s’agissait que de réorienter le vaisseau et lancer les propulseurs à pleine puissance à un moment bien précis, déterminé par ordinateur. Mais le fait que cela se fasse en direction de Vénus, et non pas en direction de Mars, était en soit un petit événement, que Michael signalerait via les haut-parleurs du vaisseau.

« Capitaine, nous atteindrons le point de désorbitation dans quelques instants »

-« Très bien, au top, enclenchez une manœuvre latéral à 90 degrés tribord, assiette nulle, puis passez les propulseurs à 100% »

Michael activa alors les haut-parleurs du vaisseau afin de transmettre un court message

-« Soldats, nous sommes sur le point d’effectuer notre manœuvre de désorbitation, ce qui marquera le début de la première phase de notre mission, à savoir atteindre la planète Venus. Durant tout le temps de ce voyage exceptionnel, j’attends de vous le plus grand professionnalisme afin que rien ne puisse venir entraver notre mission. Je compte sur vous, les peuples de la terre compte sur vous »

L’opérateur se concentra sur sa console et, le top atteint, lança la manœuvre. Le vaisseau fut légèrement secoué pendant quelques secondes puis, la manœuvre terminée, redevint stable.

Michael regarda alors l’immensité de l’espace à travers les vitres, et pu voir au loin la planète Venus briller

*En espérant que cette maudite planète ne devienne pas notre tombeau*

Le capitaine se voulait plutôt confiant, même s'il semblait partager les mêmes doutes. Il était vrai que quitte à embarquer dans cet enfer, autant y aller en restant optimiste et surtout en gardant l'espoir d'y revenir. Sur ces paroles, Richardson les congédia et les prévint qu'un briefing aurait lieu immédiatement avec l'équipage. Il leur demandait de paraître convaincu et déterminé en conséquence, c'était naturel pensait Natacha et surtout primordiale pour garder le moral des troupes au beau fixe.

Ce briefing avait été assez long, une heure à parler de détails généraux puis techniques concernant le module scientifique -qui n'en était pas vraiment un- ainsi que du vaisseau en lui-même; il fallait s'attendre à d'innombrables avaries potentielles une fois posé sur le sol de la deuxième planète du système solaire. Heureusement, le voyage serait relativement court, une semaine au lieu de deux pour rejoindre Mars, mais l'inconnu était le temps qu'ils passeraient sur place et s'ils parviendraient à revenir sur Terre. Les derniers relevés des sondes sur la planète transmis par le QG indiquait que leur objectif se trouvait sur la face actuellement sombre de Vénus, ils seraient donc plongé dans l'obscurité.

Sortant de la salle de briefing, Natacha rejoignit le hangar qu'elle devait superviser et gérer exceptionnellement. Elle remarquait que les regards s'étaient tournés vers un énorme caisson jusqu'à ignoré : il portait un logo symbolisant sa fragilité.

- Hé, c'est là dedans qu'il y a le module?
- Peut-être, faudrait demander au Lieutenant.
- Oui, c'est bien dedans; mais tant que nous n'aurons pas poser le pied sur cette planète, nous n'avons pas besoin de l'ouvrir. Est-ce clair messieurs?
- Très clair, lieutenant...

On pouvait sentir une pointe de déception dans la voix du jeune soldat, Natacha espérait que personne de l'équipage n'aurait la mauvaise idée de vouloir satisfaire sa curiosité avant l'heure, ce pourrait provoquer des troubles assez important set vraiment pas souhaitable. Toutefois elle se rassurait en se disant que si tous s'en tenaient à l'entrainement subit ces derniers mois, il ne devrait pas avoir de problème.

Un peu plus tard, un message circula dans le vaisseau, il allait entamer sa désorbitation de la Terre pour prendre la direction de Vénus. En une poignée de seconde, le Sunrise allait s'arracher de l'attraction terrienne pour s'échapper vers le vide sidérale direction Vénus. Des secousses firent légèrement trembler les infrastructures et, une fois passé, Natacha contacta la passerelle :

- Passerelle, ici Lieutenant Migevski. Est-ce que le Capitaine est là?
- Oui, Lieutenant, mais il est occupé. Vous souhaitez lui transmettre un message?
- Prévenez-le que j'arrive, terminé.

Quelques minutes après cet appel, Natacha put en effet retrouver le capitaine à son poste, supervisant apparemment les derniers réglages du vaisseau afin d'optimiser sa course dans l'espace. Elle lui fit un salut militaire :

- Capitaine, je souhaiterais vous parler de la mission.

Cette affirmation sous-entendait qu'ils devaient s'éloigner des oreilles indiscrètes. Lorsqu'ils se retrouvèrent isolés, Natacha lui parla du module scientifique:

- J'ai surpris quelques premiers curieux à rôder autour. Si on doit se battre durant toute une semaine à éviter que quelqu'un n'ouvre cette caisse et n'analyse le matériel contenu, je souhaiterais que vous y renforciez la sécurité. Vous savez comme moi que personne ne doit connaitre la véritable nature de cette cargaison sous peine de déstabiliser l'équipage...

HS: piti RP mais je suis un brin à cours d'inspi et de courage, sorry ^^;


Après la désorbitation, Michael abandonna quelques instants le poste qu’il s’était attribué pour discuter de quelques détails avec Tosh en utilisant leurs communicateurs personnels. Le sous-officier ayant pris son poste n’osa pas déranger le capitaine. Quand Michael eu fini sa conversation, il apprit alors que son lieutenant pilote de MS venait par ici

*Que peu bien vouloir Natacha ? Et pourquoi vient-elle directement ici*

Quand elle arriva, sa tête et la façon qu’elle eu de faire référence à la mission fit comprendre à Michael qu’elle voulait parler d’un détail de la véritable mission. Il lui fit signe de la suivre et la mena au seul endroit dont il était à peu près sûr : sa propre cabine.

Et ce qu’elle avait à dire valait en effet la peine d’être dis hors de portée d’oreille indiscrète. Michael réfléchi quelques instants avant de donner sa réponse.

-« Je vais vous envoyer Tosh, il a l’art de tempérer les curiosités mal placées. Et pour le personnel de sécurité supplémentaire je vais voir qui je peu détacher de son poste »

Même si Michael ne le dis pas clairement, la question était surtout de sélectionner des personnes obéissantes et peu curieuses.

« Je pense aussi que nous pouvons exploiter le manque de personnel. Donnez-moi le nom des personnes qui se montre les plus curieuses, je me chargerai de leur donner un surcroit de travail histoire de les épuiser un peu »

- Ça ne sera pas la peine, je vais m'en charger personnellement.

Natacha remercia Richardson d'un salut au garde à vous puis quitta la cabine. Elle retourna au hangar et en attendant que Tosh ne vienne s'occuper de la sécurité des cartons, elle approcha un des rares mécaniciens du hangar.

- Vous savez si les Virtues sont opérationnelles ?
- Et bien ils ne sont pas prêt pour une sortie immédiate, non.
- Pensez à les mettre en condition, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber; dans cette optique je souhaiterais examiner le mien.
- A vos ordres. Vous pouvez vous mettre dans le cockpit sans problème mais éviter juste de bouger l'appareil.

Usant d'une seule impulsion au sol pour décoller dans les airs faute d'une gravité pour la retenir, Natacha se réceptionna au niveau du ventre du MS et ouvrit la porte donnant l'accès au cockpit. Le siège était vraiment d'un confort digne d'un pilote des forces spéciales, celui-ci épousait parfaitement les contours de son dos et de son fessier tandis qu'il y avait des petits accoudoirs qui n'entravait en rien les mouvements du pilote. Ce n'était qu'une première impression il restait encore à voir en condition de vol mais elle ne se faisait pas de soucis là dessus.

L'OS était par contre très ressemblant aux OS des autres machines de l'AAP, il était donc aisé de prendre ses repères et c'était nettement mieux ainsi. Activant le micro du Virtue, elle en profita pour le tester et communiquer un message au hangar :

- A tout le personnel du hangar, ici votre Lieutenant, interdiction formelle de vérifier la caisse numéro 42 sous peine de sanction, terminé.

La cargaison 42 était une grosse caisse, mais elle était vide puisqu'elle doit servir à récupérer les déchets des virtues pour recyclage. Seule elle était au courant, cette ruse lui permettait de détourner l'attention de la véritable cargaison à protéger, la caisse numéro 33. Pour que la ruse perdure elle aurait à prévenir Tosh mais celui-ci ne semblait pas pour le moment arriver. Peut-être que Richardson avait oublié de le prévenir ou alors ne trouvaient-ils personne de confiance ?

Une fois Natacha sortie de sa cabine, Michael décida de se rendre lui-même à l’armurerie pour transmettre de vive voix ses ordres à Tosh. Mais il n’avait pas 2 mètres qu’il recevait un message de la salle informatique du vaisseau lui demandant de venir immédiatement.

Cette salle informatique ne contenait en tout et pour tout que des rangées de serveurs et quelques consoles destinées à la maintenance. Vu l’importance de cette pièce qui gérait une bonne partie de l’informatique du vaisseau, son accès était strictement limité et protégé par des parois épaissies et une porte à serrure optique.
Une fois arrivé là bas il vit que l’informaticien du vaisseau était penché sur une console. D’un geste de la main, Michael lui fit comprendre de lui expliquer le problème.

« Ben, juste après votre discours, j’ai eu l’idée de relancer un petit diagnostic système complet, et je me suis dis que tant qu’à commencer par quelque chose, autant que ce soit par les algorithmes de projection du bouclier. Vous savez, ces formules qui… »

Michael, qui n’avait absolument pas envie de subir un cours de programmation appliquée aux systèmes mécaniques, stoppa d’un geste le technicien

-« C’est bon, je vois de quoi vous voulez parler, venez-en à l’essentiel »

L’informaticien sembla déçu de ne pas avoir pu poursuivre son explication technique mais, après quelques secondes d’attente afin de reprendre le fil de ses pensées, expliqua enfin le problème

« Bon en fait… en gros le problème c’est que j’ai repéré un problème au niveau de ces algorithmes, une faute de logique. Vraiment pas grand-chose, mais avec les données encodées on aurait eu une zone de faiblesse une fois le bouclier actif »

Michael grimaça. Sur vénus, avec des boucliers défaillants, ou simplement plus faible à un endroit, le désastre aurait été assuré.

« Et ce genre d’erreur, c’est courant ? Ça pourrait simplement être une petite erreur humaine, à la base par exemple, ou un défaut de conception ? »

L’informaticien fit non de la tête mais avant qu’il ait eu le temps de se lancer dans l’explication du pourquoi du comment c’était impossible, Michael lui tourna le dos, pensif. On avait tenté à un moment de saboter le vaisseau, et d’une manière plutôt subtile. Sans doute même les systèmes de diagnostic automatique n’auraient pas décelé le problème. Sans la vérification manuelle de l’informaticien, ils auraient aussi bien pu découvrir la défaillance alors qu’ils étaient sur Venus.

-« C’est réparable au moins ? »

« Heu… oui, sans problème, je garde ces données autre part, vous savez, au cas où »

Michael heu un petit soupir de soulagement intérieur. C'était le genre de chose qui pouvait mettre une mission par terre, il allait devoir se montrer bien plus prudent.

-«Dans ce cas faites ça, gardez ce problème pour vous et poursuivez le diagnostic système. Je veut être prévenu immédiatement de tout nouveau problème»

L'informaticien fit son garde-à-vous, puis se pencha sur son clavier et commença à taper à une vitesse ahurissante, de toute évidence bien davantage à l'aise dans ses programmes que face à un officier.

Pensif, Michael repris alors son chemin vers l'armurerie, où se trouvait Tosh. Quelques instants plus tard, le lieutenant était au courant de tout et accepta d'aller rejoindre le hangar et plus globalement d'ouvrir l'oeil. Une fois cela fait, le capitaine se contenta plus simplement d'envoyer un message à un mécanicien affecté aux réacteurs en qui il avait confiance et qui, par un heureux hasard, avait certaines compétences en mécanique des MS. Le capitaine ne pouvait hélas guère faire plus pour l'instant, sinon rester attentif et montrer sa tête dans le vaisseau.

Les virtues étaient des appareils doués mais avec un armement allégé au profit de la résistance, ceux-ci devenaient très pénibles à manier pour mener une contre-offensive. Natacha avait pu s'en rendre compte lors de quelques simulations en attendant la venue de Tosh. Ce dernier finit par se montrer, un soldat lui avait indiqué où se trouver la lieutenant, l'intéressée sortit à sa rencontre :

- Lieutenant Tosh, je suppose que le capitaine vous a briefé.
- Exact, j'ai pris aussi avec un moi deux hommes de confiance.
- Parfait, ça ne sera pas de trop. Nous devrions organiser un tour de garde, nous nous relèverons toutes les 6 heures, pas besoin d'affecter trop de monde à la surveillance de la marchandises. Ca sera l'affaire d'une grosse semaine le temps d'arriver sur Vénus, de toute manière à part assurer l'entretien du vaisseau il n'y aura pas grand chose à faire.
- Vous savez que nous sommes chargés de suppléer le capitaine à la gestion du vaisseau, 6 heures rien que pour surveiller cette caisse nous-même me parer beaucoup accumulées à nos prérogatives.
- Dans ce cas nous engagerons deux soldats à notre place, mais nous devrions toujours avoir un oeil sur la cargaison 42.

Tosh crut à une erreur et voulut corriger la russe, mais Natacha l'interrompit d'un signe : elle lui fit comprendre que c'était une supercherie pour détourner l'attention de la véritable cargaison, la numéro 33.

Une fois les formalités conclues, Tosh en informa le capitaine et nomma quatre soldats chargés de la surveillance, avec lui-même pour superviser le travail ainsi que Natacha en temps que responsable du hangar.

Après quatre jours de voyage, la discipline de l'équipage commençait déjà à se relâcher : la maintenance devenait lassante et certains s'amusaient entre quelques parties de cartes à discuter des dernières rumeurs, et bien sûr celle qui affolaient le plus les curiosités étaient l'objet de leur destination et surtout la volonté des officiers à conserver des regards indiscrets la caisse où se trouvait le module.

- Moi j'dis, y a anguille sous roche ! Affirma un soldat en jetant une carte sur une boite métallique faisant guise de table.
- Ouais, c'est bizarre qu'il poste un soldat en permanence devant la caisse, vous pensez qu'on nous aurait menti ?
- C'est pas le genre du capitaine, rétorqua un troisième. J'ai été amené à le côtoyer quelques temps durant ces semaines d'entrainement, il m'a toujours paru franc jeu.

Ces collègues étaient dubitatifs. Le premier se prit le menton en fronçant les sourcils. Pour lui, si les officiers jouaient franc-jeu, alors il n'y aurait aucun problème à ce qu'on vérifie la cargaison. Son idée le ravit mais pas autant que ces partenaires de jeu, ils refusaient de faire quoique ce soit. S'énervant, il jeta ses cartes et parti de son propre chef distraire le garde. Celui-ci était droit comme un piquet et ne relâchait guère son attention à son entourage, il vit arriver de loin le soldat qui n'était pas le premier à l'approcher et l'arrêta net d'un ton sec :

- Non je ne vous montrerais pas la cargaison !
- Oooh calme l'ami, je voulais juste savoir si tu voulais boire un coup avec nous, ça doit être pénible de rester planter là.
- J'irais boire à la relève, merci.

Déçu, le soldat s'éclipsa sans ajouter mot, les mains derrière la tête. Pour autant il ne s'avouait pas vaincu et revint à la charge une dizaine de minutes plus tard avec un pain à la main.

- T'en veux ?
- Non.
- Même pas un bout ?
- Non.
- Bon...

Il fixa le garde en mâchant nonchalamment chaque bouchée, jusqu'à tout engloutir devant lui. L'intéressé ne prêta pas attention à son comportement bien qu'il commençait à s'agacer sérieusement de cette scène. Le soldat fit le tour de la caisse, qui était en réalité collée au mur de manière à toujours présentée une face visible à son gardien sur quiconque tenterait de s'approcher de trop près.

- C'est pas très gros, on fait vraiment le voyage rien que pour ça ?
- Faut le croire. Si les généraux estiment que ça valait le coup d'investir autant, alors c'est que c'est ce voyage devait se faire rien que pour ça.
- Et si la caisse avait été fausse ? Et si un espion était parvenu à détourner la véritable caisse pour la remplacer par un équipement vulgaire ?

Le garde perdait vraiment patience, il ne voulait plus entendre pareil sornettes et le fit savoir en sortant son bâton électrifié.

- Maintenant vous déguerpissez où je vais devoir recourir à la force, le Lieutenant Tosh m'a donné l'autorisation de me montrer agressif s'il le fait contre tout petit curieux comme vous !
- Hé ! Hola l'ami, pas besoin de s'énerver ! N'empêche que si personne n'a jamais vérifié cette caisse à son embarquement, y a de quoi être suspicieux ! Imaginez un peu la tête du capitaine puis des généraux ?!

Un coup de bâton le fit s'écrouler au sol, le soldat se tortilla de douleur et jurant. Aussitôt le personnel proche vint à leur rencontre mais fut tenue en respect par le garde.

- Vous êtes complètement malade !?! Aaarg !
- Je vous avais prévenu !! Maintenant s'il y a d'autres curieux, je vous préviens : il vous arrivera la même chose !!

L'assistance grommela, certains aidèrent le soldat à se relever et l'encouragèrent même à se venger. D'autres restaient plus serein et tentaient de calmer les énervés mais le mal était déjà fait.

- Sérieux, c'est pas normal qu'on place une telle sécurité sur un vulgaire module !! Qu'est-ce que ça a de réellement important ce truc ?! On pourrait au moins vérifier ce que c'est exactement, où est le mal on est perdu au beau milieu de l'espace, personne ne s'enfuira !!

L'assistance approuva ces paroles et se plaça devant le garde qui très vite se retrouva débordé : on lui destitua son arme puis on vint prendre des pieds de biches pour ouvrir la caisse. Après quelques efforts, l'ouverture finit par céder et le couvercle glissa et manqua d'écraser quelqu'un en se fracassant au sol. Fouillant dans le polystyrène et le plastique, on dégagea à bout de bras des morceaux de protections anti-choc jusqu'à révéler la nature du matériel contenu :

- Mais c'est quoi ce truc ? Des... pièces de rechanges pour Mobile Suit ?!

Une incompréhension générale souleva l'assistance, il n'y avait pas de module scientifique là-dedans. Les pires spéculations commencèrent dès lors à fuser : présence d'un espion, supercherie de la hiérarchie, corruption d'officiers et tout autres rumeurs plus invraisemblables que d'autres jaillirent.

Natacha était dans son bureau à traiter de la paperasse lorsqu'un matelot vint la prévenir qu'une mutinerie s'organisait. Sans attendre elle quitta la pièce au pas de course pour rejoindre le hangar et constater avec effroi qu'une poignée de soldats s'étaient rassemblées autour de la caisse 42 pour en vérifier le contenu. Heureusement, se disait-elle, ce n'était pas la véritable caisse; elle avait anticipé un éventuel évènement de ce genre tout en sachant que l'entrainement subit devait prévenir cela.

Saisissant sa radio, Natacha contacta le poste central de sécurité pour y envoyer des renforts. En attendant elle se rendit auprès des mutins pour prendre contact avec eux :

- Soldats, qu'est-ce que c'est que bordel ?! Je veux savoir qui est responsable de ça !!

Le groupement se retourna vers elle, c'est le soldat qui avait provoqué le garde qui se présenta à elle.

- Caporal Neuville, Lieutenant !
- Caporal, c'est vous qui êtes l'auteur de cette mutinerie ?
- Négatif ! Ce n'est pas une mutinerie ! Lieutenant comprenez que nous sommes abasourdis, il n'y a aucun module scientifique dans cette caisse, nous avons été dupé !!

Natacha se lamenta en écrasant la paume de sa main sur son visage : voila à quoi pousser le doute, à cause de cet abruti ils allaient devoir tout expliquer avant même d'être arrivé. C'était décevant car il ne restait plus que deux jours tout au plus pour atteindre Vénus. Pour ne pas perdre le contrôle, elle rentra dans le jeu :

- Il n'y a pas de module ?! Qu'est-ce que vous me chantez là ?!

Grimpant la caisse, elle examina d'elle-même le contenu et constatait les pièces de rechanges pour le virtue. Bien sûr qu'elle savait déjà que ces pièces se trouvaient ici, elle lui fallait pourtant se montrer convainquante de surprise.

- Bon... Je vais relayer ça au capitaine. En attendant je veux que tout le monde retrouve sa place et plus vite que ça !

Les soldats hésitèrent, Tosh arriva au même moment avec quelques gardes armées pour faire face aux mutins. Natacha lui fit signe que ce n'était pas nécessaire, toutefois elle ordonna à ce qu'on embarque le caporal Neuville en cellule pour indiscipline. Ce dernier comprit dans ce geste un ordre protocolaire plus qu'autre chose, mais il se rassurait en se persuadant que le capitaine en personne viendrait le libérer et le féliciter. Radio toujours en main, la russe contacta dès lors la passerelle pour l'informer :

- // Passerelle, ici lieutenant Migevski. Je signale un peu d'agitation au hangar, demande entretien avec capitaine Richardson d'urgence, à vous.
- Ici Passerelle, bien reçu Lieutenant, nous vous le transmettons, terminé. //

Après une poignée de secondes, Natacha reçut le capitaine. Elle lui expliqua la situation, le fait qu'un groupe de soldats avait forcé l'ouverture de la caisse malgré l'interdiction et que maintenant ils savent qu'il n'y a pas de modules scientifiques. Toutefois elle précisa que c'était un leurre et que la véritable caisse avec le véritable chargement était toujours inconnu de l'équipage.

- // Le responsable de la mutinerie, le caporal Neuville, a été placé en cellule. Je pense que Tosh va l'interroger mais si vous voulez passer le voir pour lui remettre vous même les pendules à l'heure, ne vous faîtes pas prier, capitaine. Concernant l'équipage, je pense qu'un briefing général sera nécessaire mais je me demande si c'est vraiment l'occasion de leur révéler le véritable but de notre destination. //

Michael était totalement, parfaitement, complètement furieux. Son visage d’ordinaire impassible, voir un brin souriant, montrait d’ailleurs en ce moment une grimace fort fidèle à son humeur, sans compter ses poings serrés à s’en écorcher les paumes et son pas rapide, qui le conduisait vers le hangar. Les rares soldats qu’il pu croiser ne s’y trompèrent d’ailleurs pas, laissant passer le capitaine en se contentant d’un très strict salut.

D’un autre coté, de son propre point de vue, Michael avait de très bonnes raisons d’être en colère. Ce qu’il n’hésitait pas à appeler une mutinerie s’était déroulée dans le hangar de son propre vaisseau et il n’en avait été prévenu qu’après que cela se soit calmé. Le capitaine n’était d’ailleurs pas passé loin d’agonir d’injure Migveski quand elle lui avait raconté ce qui venait de se passer. Il s’était finalement contenté de lui dire d’un ton très sec qu’il arrivait régler le problème à sa façon

*Mais qu’est ce que j’ai fait à ces 2 crétins de lieutenants pour qu’ils ne me préviennent qu’après coup ? Je sens qu’avec eux aussi, il va falloir que je remette les pendules à l’heure*

D’un autre coté, le capitaine savait qu’une partie de la responsabilité de ce mini-soulèvement lui revenait. Durant les 4 derniers jours, il avait été bien trop focalisé sur la chasse au saboteur –qui n’avait d’ailleurs plus fait parler de lui-, sur son propre travail à la passerelle et sur la part du travail de Tosh qu’il avait repris. En vain apparemment.

Saisit d’une brusque impulsion, Michael changea tout à coup de chemin. 2 minutes plus tard, il était dans la zone abritant les quelques cellules du vaisseau. Le caporal Neuville, voyant arriver son capitaine, eu un grand sourire. Bien que semblant plein d’espoir, ce sourire ne fit qu’énerver encore un peu plus le capitaine. Trop heureux et faussement outré que pour noter le faciès de son supérieur, le caporal entama.

« Mon capitaine, je savait que vous allez venir. On vous a… »

Il n’eu pas le temps d’aller plus loin, car Michael lâcha à ce moment une partie de sa colère

-« LA FERME SOMBRE CRETIN, N’AGRAVEZ PAS ENCORE PLUS VOTRE CAS !»

La réplique avait certainement été entendue dans la moitié du vaisseau au moins, mais elle avait au moins eu le mérite de faire disparaitre ce sourire idiot du visage du caporal. Le visage de celui-ci était passé à l’incompréhension. Il tenta de bafouiller quelques mots, mais Michael le coupa, cette fois du ton le plus glacial de son registre.

-« Caporal Neuville, vous êtes accusé de dégradation de matériel militaire, d’insubordination, de coup et blessure sur un compagnon d’arme, de tentative de vol de secret militaire et de mutinerie. Bien entendu, d’autres accusations pourront venir s’ajouter à cette liste par après»

Au fil de l’énonciation de ce qui lui était reproché, le visage du caporal avait lentement viré au blanc, tandis que sur son visage la peur complétait l’incompréhension. Le prisonnier, nouveau sur le vaisseau, avait très fortement sous-estimé la réputation de son capitaine, et en payait à présent le prix. D’autant que Michael était déterminé à faire un exemple, à 2 jours de l’arrivée dans l’orbite vénusienne. Sans laisser à son interlocuteur la possibilité de défendre son cas, Michael repris de son ton glacial

-« Les 3 premiers faits qui vous sont reprochés suffisent largement à vous dégrader et à vous maintenir prisonnier pour le reste de la mission. Une fois revenu de notre mission, une cour martiale déterminera de votre sanction pour les 2 derniers faits qui vous sont reproché. Dois-je à ce sujet vous rappeler que ces 2 crimes en question sont passibles de la peine capitale ? »

Le visage du nouvellement dégradé 2éme classe Neuville vira cette fois au vert, et la peur pris totalement place sur son visage. Pour lui qui se voyait déjà comme un héros, et qui attendait sans doute une promotion, ou au moins l’approbation du capitaine, le coup était terriblement rude. Mais Michael n’avait pas encore porté l’estocade finale. Collant son visage des barreaux qui le séparait du prisonnier, Michael chuchota presque au soldat

-« Sachez que si j’avais été dans le hangar au moment où vous avez commencé votre petit numéro, je vous aurait personnellement logé une balle entre les 2 yeux. Je n’ai d’ailleurs pas encore tout à fait renoncé à l’idée… »

Sans même attendre la réponse de Neuville, Michael quitta la zone pénitentiaire. Un des gardes de faction ne pu cacher une grimace, que Michael ignora royalement. Il ne pu malgré tout s’empêcher de penser

*ça s’était la partie facile. Mais bon dieu qu’est-ce que c’était défoulant. Maintenant, le reste de l’équipage, et ensuite Migveski et Tosh*

Quelques instants plus tard, c’est un Michael un peu moins furieux mais toujours visiblement sur les nerfs qui entra dans le hangar. Parmi les soldats encore présents se trouvait la plupart des « agitateurs », ainsi que plusieurs anciens de l’Igami. Ils comprirent tout de suite qu’une ligne avait été franchie et que le capitaine allait faire payer cher les responsables. Tosh en était sans doute venu à la même conclusion car il se rapprocha du capitaine et lui fit un salut inhabituellement réglementaire.

« Mon capitaine, l’agitation a été maitrisée, mais l’équipage se pose de sérieuses questions. »

Le capitaine constata avec un brin d’amusement le ton étonnamment respectueux de son second. Il se rendait bien compte qu’il avait commis ce que Michael voyait comme une très sévère erreur d’estimation. Malgré tout, l’astuce de Migveski avait sauvé le secret de la mission. Il revenait à présent à Michael de régler le reste du problème.

Un soldat qui s’était mépris sur l’origine de la colère du capitaine vint le trouver.

« Capitaine, on nous a menti, ou un espion est à l’œuvre. Il n’y a que des pièces de rechanges dans la caisse supposée contenir le module scientifique, qu’en est-il de la mission ? »

Le capitaine réprima un sourire moqueur, tandis que de nombreuses voix dans le hangar soutenait le soldat

*Les 2 pauvre idiot, mais ça, ça ne te concerne pas*

Le capitaine ne pu à ce propos s’empêcher de noter que le soldat n’avait même pas envisagé la possibilité que ce soit Natacha qui leur ai menti. Il allait pouvoir tourner ça à son avantage.

Michael pris une voix forte, afin que tous l’entende

-« Tout d’abord, je tiens à vous avertir que le caporal Neuville a été dégradé et que j’ai confirmé son emprisonnement. Il encourt la peine capitale pour tentative de vol de secret militaire et mutinerie »

Immédiatement, dans le hangar, tous se turent, à un tel point qu’on aurait pu entendre une mouche voler. Michael profita du silence pour poursuivre

-« Craignant pour la sécurité du module scientifique de dernière génération que nous devons déposer sur Vénus, j’ai truqué les listes d’inventaire afin de m’assurer que personne ne puisse voir, et encore moins endommager, le matériel ultra-sensible que contient ce module. Je déplore que cette précaution ai été nécessaire, mais de toute évidence j’avais eu raison »

Malgré ce qu’il venait de dire, Michael ne semblait absolument pas désolé de ce qu’il avait supposément fait. Ichael continua sans que sa voix ou son faciès change d’un iota

-« Le manque de cellules disponible dans cette frégate, et les restrictions de personnel m’empêche de mettre au trou tout les agitateurs, mais toutes les personnes impliquées dans le saccage de la caisse de matériel verront ce délit consigné dans leur dossier militaire en attendant que je décide d’une sanction plus appropriée »

Quelques-uns voulurent protester, mais les anciens leurs conseillèrent de se taire, sachant qu’il était peu conseillé pour sa santé autant que pour sa carrière de provoquer inutilement l’implacable capitaine. Celui-ci termina d’une voix forte et plus sévère

-« Maintenant retour au boulot, et le prochain qui s’avise de roder autour des caisses de matériel, je le fous au trou jusqu’à la fin de la mission, au moins »

Les personnes présentes ne demandèrent pas leur reste et chacun se trouva subitement quelque chose d’urgent à faire.

Michael fit ensuite signe à ses 2 lieutenants de le suivre et, sans un mot, les guida jusqu’à sa cabine. Une fois les 2 officiers dans la cabine en question, Michael les pris à parti

-« Mais qu’est-ce qui vous a pris de vouloir régler cette affaire tout seul ? Tosh, ce genre d’affaire est mon unique compétence, et vous nous avez fait une belle erreur d’estimation en croyant que ça allait passer. C’est pas comme si on était sur l’Igami »

Tosh était conscient de son erreur, et ne chercha pas à se défendre. Michael se tourna ensuite vers Natacha

-« Et vous idem, vous auriez du me prévenir bien plus tôt, j’aurais pu empêcher tout cela de dégénérer à ce point. Malgré tout, je vous concède que votre idée de caisse-leurre nous a évité le pire. Et maintenant ils devraient se tenir tranquille, je vais y veiller »

*à 2 jours de notre arrivée… quelques exercices en tout genre et une révision complète du matériel de devrait pas faire de mal »